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Carnet de guerre d'un Ardennais
6 janvier 2009

Introduction au Carnet 1 "1914. Souvenirs"

Ce 1er carnet, un carnet publicitaire « Liqueur de Marque « Menthe-Pastille » de E.Giffard à Angers » avec le calendrier de l’année 1914, s’intitule « Souvenirs ». Il couvre la période du 24 août au 20 octobre 1914. C’est l’évacuation de son épouse Marguerite et de sa fille Suzanne, alors âgée de 2 ans, elles sont accompagnées par Marie, sa belle-soeur, et ses fils. Les Ardennes sont envahies. Dans un premier temps, Monsieur PETIT conduit sa famille vers la Normandie : voici les grandes étapes du voyage du 24 au 26 août 1914. Charleville – Lonny – Bolmont – Liart – Amagne – Reims – Paris – St Vaast d’Equiqueville (au sud-est de Dieppe). Les Prussiens approchant, sa famille quitte cette région et retrouve Monsieur PETIT à Rouen le 6 septembre 1914. Divers trains les amèneront dans l’Isère, dans de la famille, le 9 septembre 1914 en passant par : Orléans – Vierzon – Bourges – Saincaize (près de Nevers) – St Germain des Fossés (près de Vichy) – Roanne – St Etienne – Lyon – Grenoble – Voiron – St Laurent du Pont (Isère). Dans ce premier carnet, les jours sont méthodiquement soulignés. C’est sûrement le plus soigné des trois, c’est aussi celui qui retrace une période où il n’était pas au cœur du conflit. Il ne mesurait pas non plus quelle allait être la durée de cette guerre. Il souffrait du manque d’information concernant sa famille, et son devenir de soldat. Lors de sa mobilisation, il a été affecté dans la Marine, et s’est retrouvé dans la région de Saint-Malo. Suzanne se souvient qu’il parlait souvent de son uniforme qui ne lui allait pas : il était mal taillé et avait des manches trop courtes ! Avec ses collègues, il s’offre quelques excursions au Mont Saint Michel notamment. Mais il écrit : « Bien que cette promenade soit délicieuse, je n’y éprouve aucun charme, ayant toujours la pensée de Marguerite et Suzanne qui sont loin et surtout des miens dont je n’ai aucune nouvelle ». « Les semaines se passent monotones. J’espère toujours être rappelé dans les Ardennes. Mais on n’avance pas. Pourquoi les a-t-on laissé entrer, et surtout pourquoi a-t-on laissé les populations à la merci des barbares plutôt que de les avoir prévenues qu’à Charleroi, on battait en retraite. De grands malheurs auraient pu être évités. Mais on n’a cure de la population civile. Et pourtant…qui paie ? ».
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